Vous avez déjà été contrôlés ou interpellés par la police ou les gendarmes ?
Vous savez ce que ça fait, non ? Cette sensation de stress qui monte quand vous roulez tranquillement et soudain, les lumières bleues apparaissent dans votre rétroviseur. Ou encore, vous êtes chez vous, une soirée normale, et puis, toc toc, la police frappe à votre porte. Qu’est-ce que vous faites ?
Une interpellation avec la police peut vite tourner au cauchemar si vous n’êtes pas préparé.
Que vous soyez un citoyen respectueux des lois ou un dissident conscient de ses droits, il est impératif de savoir comment réagir. N’imaginez pas que tout ira bien simplement parce que vous êtes innocent. La moindre erreur peut vous coûter cher. Cet article est là pour vous donner des conseils pratiques pour éviter de tomber dans les pièges courants lors d’une confrontation avec les forces de l’ordre.
Comprendre vos droits civils
Lors d’une interpellation avec la police, il est crucial de savoir comment agir pour protéger vos intérêts légaux et éviter de tomber dans leurs pièges. Ne laissez pas votre frustration prendre le dessus. Voici comment éviter les erreurs courantes et rester maître de la situation.
Les droits fondamentaux lors d’une interpellation
Dès que la police vous interpelle, souvenez-vous de ceci : vous avez des droits. Ne paniquez pas.
Premièrement, vous avez le droit et même le devoir de savoir pourquoi vous êtes interpellé. Demandez-le clairement : « Pourquoi suis-je interpellé ? »
Si on vous arrête, vous avez le droit de garder le silence. Ne vous sentez pas obligé de parler pour vous défendre. Garder le silence est souvent votre meilleur allié.
Imaginez cette scène : vous marchez tranquillement quand un policier vous arrête et commence à poser des questions. Au lieu de répondre impulsivement ou de paniquer, demandez calmement : « Suis-je libre de partir ? » Si la réponse est oui, partez sans tarder. Si c’est non, souvenez-vous : tout ce que vous dites peut et sera utilisé contre vous. Parlez peu, écoutez bien. Vous n’êtes pas obligé de donner une réponse détaillée et retenez que vous pouvez à tout moment dire « Je préfère ne pas répondre à cette question. »
Que faire et ne pas faire lors d’un contrôle de police
Lors d’un contrôle de police, la façon dont vous agissez peut tout changer.
Que ce soit au volant de votre voiture, dans la rue ou chez vous, il faut jouer intelligemment. Restez calme et montrez vos mains. Ne faite pas de mouvements brusques ! Faites-leur comprendre que vous n’êtes pas une menace. Si on vous demande vos papiers et que vous les avez, sortez-les doucement et sans protester. Ne commencez pas à discuter de votre vie ou à vouloir faire « amis amis » avec eux. Ce n’est ni le moment ni l’endroit. Vous êtes peut-être tenté de négocier, de vous justifier ou de menacer, mais retenez-vous. Plus vous parlez, plus vous risquez de dire quelque chose qui pourra être utilisé contre vous. Faites ce qu’on vous demande, mais ne donnez rien de plus.
Si la police vous demande de fouiller votre voiture ou votre domicile, sachez que vous pouvez dire « non » sans un mandat, mais la collaboration en général sera le mieux. Ne pensez même pas à résister physiquement, si l’on vous menotte par exemple, ne songez pas non plus à fuir. Calme et respect sont vos meilleurs alliés ici.
Les erreurs courantes à éviter
Parler sans réfléchir
Une des erreurs les plus courantes lors d’une interpellation par la police est de parler sans réfléchir. Il est important de rester vague dans vos réponses pour éviter toute auto-incrimination. Par exemple, vous pouvez dire que vous ne vous souvenez pas ou que vous préférez ne pas répondre à certaines questions. Évitez de donner des détails précis ou de mentionner des noms, surtout ceux de vos amis, pour protéger votre dignité et celle des autres. Cela va de soi, mais évitez aussi de mentir.
Lisez aussi : les stratégies à adopter lors d’un interrogatoire de police
Résister ou fuir une arrestation
Résister à une arrestation ou tenter de fuir ne feront qu’empirer les choses. Vous risquez non seulement des accusations supplémentaires, mais aussi une escalade de la violence. Imaginez : vous essayez de fuir et vous finissez par être plaqué au sol. Pas très malin, n’est-ce pas? Restez calme, respirez profondément et suivez les instructions données. Même si vous sentez que l’interpellation est injuste, la résistance ne fera qu’empirer les choses. Vous aurez l’occasion de contester plus tard, dans un cadre légal approprié.
Évoquer les droits de l’homme ou les lois supérieures
Lors d’une interpellation par la police, ce n’est pas le moment de faire étalage de vos connaissances en droits de l’homme ou de discuter de lois supérieures à celles de l’État. Les policiers appliquent les lois locales, point. Parler des droits de l’homme ou invoquer des lois internationales ne fera que compliquer la situation et pourrait être perçu comme une tentative de provocation. Restez concentré sur l’instant présent et sur la façon de sortir de cette situation avec le moins de dégâts possible. Vous pourrez aborder toutes ces questions lorsque le moment sera venu, s’il y a un procès.
Protéger vos intérêts légaux
Documenter l’interaction
Si possible, documentez l’interaction avec la police. Prenez des notes mentales voir écrites détaillées : noms des officiers, numéros de badge, heure et lieu de l’interaction, tout ce qui est dit et fait. Si vous pouvez filmer l’interaction sans obstruer le travail des policiers, faites-le. Ces preuves peuvent être cruciales pour votre défense ultérieure. Rappelez-vous : une caméra peut parfois être votre meilleure amie.
Connaître les limites de votre coopération
Il est crucial de comprendre jusqu’où vous devez coopérer avec la police sans compromettre vos droits. Bien sûr, vous devez fournir vos informations d’identification de base, comme votre nom, votre adresse et montrer votre permis de conduire si vous êtes au volant. Mais au-delà de cela, il y a des limites à ce que vous devez faire.
Voici ce que la police n’a pas le droit de faire.
- Utiliser une force excessive : La police n’a pas le droit de vous brutaliser ou d’utiliser une force démesurée par rapport à la situation. Si vous êtes victime de brutalités policières, essayez de noter les noms des agents impliqués et de documenter vos blessures.
- Entrer chez vous sans mandat : Sauf en cas de poursuite directe d’un suspect ou d’une situation d’urgence, la police ne peut pas entrer chez vous sans mandat. Si la police frappe à votre porte sans mandat, vous pouvez refuser de les laisser entrer. Par exemple, si un policier vous demande la permission de fouiller votre véhicule ou votre domicile sans un mandat, vous avez le droit de dire non. Dites simplement et calmement : « Je n’autorise pas cette fouille sans un mandat. » Si les policiers insistent, demandez à voir le mandat. S’ils n’en ont pas, répétez que vous ne consentez pas à la fouille.
- Confisquer votre téléphone ou vous empêcher de filmer : Vous avez le droit de filmer la police tant que vous ne les empêchez pas de faire leur travail. Si un policier vous demande de cesser de filmer, vous pouvez expliquer calmement que vous avez le droit de documenter l’interaction.
- Vous détenir sans raison valable : La police ne peut pas vous détenir sans motif valable. Si vous êtes détenu, vous avez le droit de demander pourquoi vous êtes retenu et de connaître les accusations portées contre vous.
- Vous interroger sans vous informer de vos droits : Si vous êtes en état d’arrestation, la police doit vous informer de vos droits, y compris le droit de garder le silence et le droit à un avocat. Si ces droits ne vous sont pas communiqués, toute déclaration que vous faites peut être contestée devant le tribunal.
Une interpellation par la police peut être extrêmement stressante, mais connaître vos droits et éviter les erreurs courantes peut faire toute la différence. Restez calme, respectueux et stratégique dans vos réponses. Documentez tout ce que vous pouvez, comprenez et exercez votre droit de garder le silence, et suivez ces conseils pratiques pour répondre aux questions des policiers.
Nous rappelons aussi que la meilleure façon de se préparer à une interpellation par la police est la pratique. Inscrivez-vous au Webinaire « Face au Juge » pour apprendre les techniques et être mis en situation.